Le dernier Cène de Charlie Hebdo ? Les religions dans les sociétés civiles.

6, Août 2024 | L’Europe de Valeurs, L’Union Européenne

Depuis l’ouverture des Jeux olympiques 2024 à Paris le 29 juillet 2024, beaucoup d’eau a coulé dans la Seine, comme beaucoup d’encre électronique ou non dans les rédactions des grands médias de ce monde et dans les différentes conférences épiscopales d’Europe et des Etats-Unis.

Nulle part, il n’a été fait la moindre allusion aux douze (12 !) morts de l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, il y a tout juste dix ans, par un acte fanatique islamist de violence religieuse.

Et pourtant . . .

Laissons de côté la discussion sur le fait de savoir si la mise en scène critiquée est une imitation de la Cène de Léonard de Vinci ou si elle est une imitation du Festin des dieux (1635-1640) de Jan Harmensz van Bijlert, accroché au musée de Dijon et qui est probablement lui-même une représentation caricaturale de la Cène de Léonard de Vinci. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Festin_des_dieux_(Bijlert)

Mais ce qui aurait dû attirer l’attention des experts critiques de la scène, c’est le fait que la table était vide lors de la mise en scène !

La proximité conceptuelle avec la dernière Cène – en tant qu’institution de l’Eucharistie – est donc dans la tête des observateurs critiques, mais pas dans la mise en scène elle-même. De même, le fait qu’une femme bien nourrie soit assise à la place de Jésus fait davantage penser à la cuisine française mondialement connue qu’à une femme dans le sacerdoce, qui est de toute façon rejetée par les critiques officiels de la mise en scène. –

Le fait que Marie-Madeleine ait été la première personne que le Ressuscité ait rencontrée et à il a confié la première annonce de sa résurrection est traditionnellement perdu chez les fidèles de la ligne à la carte. Le fait qu’elle ait été missionnaire avec son frère Lazare en exil dans le sud de la France et qu’elle y soit également morte semble tout aussi négligeable.

Il ne reste donc de la interprétation fragmentaire de la mise en scène, motivée par des intérêts, qu’une nouvelle expérience douloureuse avec notre église catholique : malgré tous les acquis du monothéisme judéo-chrétien en architecture, musique, peinture et poésie, l’expression rapide d’une opinion non qualifiée prend le pas sur la distinction minutieuse entre l’observateur, la chose observée et le message.

Au lieu de se souvenir de la théologie du pape François selon laquelle les chrétiens sont destinés à aller dans le monde, les critiques ecclésiastiques vont dans le wagon vertueux de la vieille église à l’intérieur et du monde méchant à l’extérieur. –

Le fait que l’on se retrouve ainsi avec des extrêmes droites dans un carré de voitures xénophobes qui préfèrent laisser des enfants et des pères à la recherche d’un emploi se noyer en Méditerranée au lieu d’organiser enfin une politique de développement durable et post-colonial en Afrique dans laquelle il n’est plus nécessaire de quitter son foyer et sa famille, rend ce silence sélectif particulièrement douloureux. –

– . . . tout comme le silence des bergers face à l’enlèvement, à la prise d’otage et aux viols répétés des jeunes sœurs d’Anne, la grand-mère de Jésus, et de Marie, la mère de Jésus, par des terroristes dans la bande de Gaza, qui durent depuis douze longues mois. https://europa-information.eu/le-silence-des-bergeres-et-des-bergers/TH

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